IT’S FUNNY BECAUSE IT’S TRUE

Exposition collective
28 janvier - 27 février, 2016

Une bonne part de l’art sinon tout l’art contemporain apparait comme absurde… à ses contemporains.

L’absurdité, notion souvent associée au rire peut en esthétique revêtir différentes formes, celles du détournement, de l’humour ou encore de l’idiotie. Cette notion apparaît en art plastique au XX siècle. On se rappelle des ready-made de Marcel Duchamps qui avec une pincée d’humour ont fait grincer les dents des intellectuels, de DADA qui au cabaret Voltaire cultive le goût de l’absurde pour détrôner un art pensé comme canonique ou Marcel Broodthaers qui tout au long de sa carrière a usé de l’absurdité pour critiquer l’Institution.

Encore aujourd’hui ces oeuvres pleine d’humour peuvent apparaître énigmatiques. En dissimulant son intention derrière une apparente banalité, l’artiste met à mal notre jugement. En jouant avec cette ambiguïté, les héritiers de cette esthétique mettent en place un mécanisme de double lecture. La simplicité de la forme n’est qu’un leurre, elle cache la possibilité d’une interprétation plus subtile. Dans un système où l’incertitude est généralisée et le relativisme règne en maître, le mensonge apparaît comme vrai. Le regardeur reprend alors sa place en esquissant un sourire…

It’s funny because it’is true réunit les travaux d’artistes de différents horizons. Tous liés par la nécessité de s’exprimer avec humour et poésie, leurs oeuvres font écho à une réalité où tout semble possible, les concepts d’espace et de temps sont privés de leur signification. Les codes traditionnels sont repris et détournés dans une sublimation de l’absurde et du paradoxal. « Dans le monde réellement renversé le vrai est un moment du faux » disait Guy Debord en 1967 dans La société du spectacle.

Oublions nos repères, laissons-nous emporter dans un univers ou les vérités ne sont plus absolues où la force de gravité peut être vaincue, où les arbres ne poussent plus vers le haut, où les poissons nagent dans une ampoule, où les horloges ne donnent plus l’heure mais se transforment en memento mori…